Coronavirus : incertitude et confinement - journal de bord - chapitre 5

Hello kittens,

Il paraît manifeste que le confinement va être plus long que prévu. Le ministre de la santé a dit : "encore 4 semaines", ce qui nous amène à peu près fin avril. Je vais donc encore écrire ce journal "un certain temps", comme dirait Fernand Reynaud (un humoriste très connu dans les années 1950-1960 - On peut trouver des vidéos de certains de ses sketchs sur internet, alors si vous ne savez pas quoi faire, profitez-en : ça remonte le moral !).

Jour 17 : lundi 30 mars. Ce matin, des obligation administratives m'obligent à aller déposer un recommandé au bureau de poste le plus proche. j'en profite donc pour faire des courses d'appoint. Il y a un peu d'attente à la poste, car ils ne laissent entrer qu'une seule personne à la fois, mais c'est supportable. Je discute un peu avec le préposé au gardiennage, ce qui me fait passer le temps. En revanche, au magasin, il n'y a pas foule. On voit bien que, les gens ayant fait des réserves, ils ne sortent plus guère. Après tout, ils ont peut-être eu raison de gérer les choses de cette façon : toute sortie comporte désormais un risque potentiel de contamination importante... Cependant, si tous les acteurs autant professionnels que clients respectent les gestes-barrières, cela devrait grandement diminuer ce risque. Mais il vaut mieux faire comme s'il y avait encore des inconscients qui toussent ou postillonnent partout, afin de gérer le risque de façon optimale. C'est le seul moyen d'être certain de se protéger convenablement.

Cet après-midi, le ciel est dégagé mais le vent souffle en tempête et comme il est froid et s'insinue dans les vêtements, c'est très désagréable de jardiner. Je renonce au bout d'une demi-heure et rentre me réchauffer dans mon bureau où je me partage entre nouvelles, prières et confection de masque (mon troisième). J'essaye un modèle rectangulaire (version masque chirurgical). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est plus rapide à faire que la version du CHU de Grenoble cer je l'ai terminé en fin d'après-midi, mais je le trouve moins couvrant... On verra bien lequel me semblera le plus pratique...

Jour 18 : mardi 31 mars. On a enfin reçu le colis de croquettes pour chats (soulagement : on ne sera pas obligé de chercher dans les grandes surfaces les produits les moins empoisonnants...) Avec ce qu'on a commandé, on devrait au moins tenir jusqu'à la fin du confinement (en général, on ne commande que 3 ou 4 fois l'an car les gros paquets vendus en lot sont moins chers). Mais j'ai dû me lever aux aurores pour le réceptionner. Résultat : je suis grincheuse, ça promet... Ce matin j'ai décidé de commencer le deuxième masque pour mon mari en modifiant un peu le modèle de base. Je vais mettre des élastiques, mais sans glissière.

Cet après midi, même topo qu'hier pour le jardinage : j'abandonne au bout d'une demi-heure, mais au moins, j'ai terminé un coin de jardin. Il me reste encore les trois-quarts à faire, mais c'est un bon début. Hauts les coeurs ! Tiens, je ne suis plus grincheuse... On dira ce qu'on veut des vertus du jardinage... ^^ Je reprends donc ma machine à coudre pour continuer le masque et mon ravaudage (et oui, après avoir terminé mes chouchous, je me suis avisée que j'avais mis de côté des vêtements de que voulais réparer, et qui ne peuvement se faire qu'à la main. C'est long et il faut avoir le temps. Ben ça tombe bien : je l'ai...) tout en regardant les nouvelles.

Je tombe sur une vidéo qui dit que cette zoonose (maladie animale qui se transmet à l'homme - le covid-19 a été, semble-t-il, transmis par un pangolin. Les chinois ont des habitudes alimentaires bizarres... Et pas la peine de m'objecter les escargots et les cuisses de grenouille, y a presque plus personne qui en mange en France aujourd'hui. Non, mais...) est due à la mauvaise gestion écologique du monde (déforestation, braconnage, destruction de l'habitat de la faune sauvage...) et qu'il serait temps que les populations prennent conscience du désastre écologique dans lequel nous sommes et qui s'aggrave de jours en jours. Là, j'avoue que la pilule passe mal. Désastre écologique dû à l'activité humaine : Ok. Je suis d'accord vu que ça fait des années que j'en parle avec mon entourage. Que les populations n'en aient pas conscience, là je ne suis pas d'accord ! Les conférences sur le climat, ce n'est pas seulement grâce à Al Gore et à Yann Arthus Bertrand. Les manifestations pour le climat, contre la destruction de forêts primitive au bénéfice de la culture du plamier à huile, contre la dévastation de la forêt amazonienne, il y en a eu. Il ne faut pas aller s'imaginer que les gens sont comme dans la chanson de Dutronc : "Et moi, et moi, et moi..." Alors évidemment, si on se content de regarder ces populations qui meurent de faim et sont réduites à se rabattre sur la viande de brousse ou à faire des brûlis dans des forêt primitives pour cultiver un petit lopin de terre, on peut affirmer sans peine : "elles sont inconscientes et elles mettent le monde en danger !" Bouh, pas beau ! Ce serait oublier bien vite que les plus gros désastres sont causés par des intérêts financiers peu nombreux mais puissants qui ont manoeuvré les gouvernements de manière à avoir les mains libres pour piller la planète et réduire les populations à quia. Qui dévaste l'Amazonie à coups d'engins de chantiers et cherche à exproprier les peuples premiers ? Qui exploite les palmiers à huile ou le gaz de chiste, les mines de cobalt ou de diamants ? Au final, je suis d'accord avec cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=h01TigL2yWw&feature=share&fbclid=IwAR04b2IuZm3d_ITk8ukY4_icFOYaFr4HVY4k7ga_f4Q7DgxabK2AwN8Wi0k  , la mondialisation et l'ultralibéralisme sont une maladie pour notre société puisque la cause de toutes les catastrophes (écologique, économique, sociale...) qui nous tombent sur la figure, mais ne nous trompons pas de cible : ce ne sont pas les populations qui ont voulu de ce système et il est également faux de prétendre qu'elles n'ont pas essayé de l'empêcher de s'imposer. Que certains n'aient pas su quoi faire, que ce qui a été fait ait été insuffisant, d'accord. Mais Il est faux de dire que les gens s'en moquent. Je trouve qu'au contraire, les gens ont conscience de la gravité du problème. Et la crise des gilets jaune a montré qu'ils sont moins égoïstes et enfermés sur eux-même qu'on aurait pu le croire. Cependant, beaucoup se sentent inutiles et otages du système, comme ce témoignage d'une femme qui a dit quelque chose du genre : "Je voudrais bien être écolo et acheter local, mais comme je gagne moins de 900 € par mois, le poulet de chez Lidl, je ne peux pas m'en passer." Alors parler du problème, c'est bien, cibler les vrais coupables, c'est mieux. Il me reste à préciser que dénoncer n'est pas condamner et que ces gros intérêt financier pourraient très bien changer leur fusil d'épaule et abandonner la rentabilité immédiate à tout prix pour envisager un système gagnant-gagnant permettant au monde de retrouver son équilibre écologique (avec ce qu'il en reste, malheureusement...) tout en assurant une rentabilité à long terme. C'est le principe de l'économie raisonnée. Et il me semble me souvenir d'une conférence dans laquelle un économiste avait démontré que ce système est plus viable et plus rentable que l'ultralibéralisme (seulement, ça demande de commencer par investir...).

Jour 19 : mercredi 1er avril. Ce matin, je fais du repassage et je visionne les nouvelles. Rien de neuf sous le soleil. A propos de soleil, celui-ci semble vouloir s'installer quelques temps et cet après-midi, il fait presque chaud (à condition de ne pas se mettre à l'ombre), du coup je jardine une bonne heure et demie, puis retour dans mon bureau où je reprends mon travail d'hier : masque et ravaudage en regardant les nouvelles (mine de rien, il y a pas mal de vidéos intéressantes à visionner...). Et le crochet ? Je continue mes projets longs entre deux réparations...

Ce soir j'ai regardé une nouvelle vidéo qui parle de la chloroquine. En gros, il y est dit que les deux autres protocoles de soins qui sont étudiés dans l'expérience "discovery" pour traiter le covid-19 sont des anti-rétroviraux développés par des firmes américaines, qui sont encore sous brevet et qui coûtent les yeux de la tête, tandis que la chloroquine est connue depuis 70 ans et tombée dans le domaine public, donc ne coûte presque rien à côté des autres. Ce qui fait que sa remise en cause ressemble plus à une action de lobbying qu'à une logique de protection de la population. En plus, il suffit d'aller voir sur Wikipedia pour se rendre compte que les effets secondaires (très mis en avant pour la chloroquine) sont extrêmement dangereux concernant les anti-rétroviraux, alors que ceux de la chloroquine sont assez pauvres, même s'il est bien précisé qu'il ne faut la prendre que sous surveillance médicale (gare à l'automédication !). De plus, si tous les médecins sont d'accord pour dire qu'en temps normal, il faut faire des études, plusieurs dizaines d'entre eux sont d'avis d'autoriser les hôpitaux à utiliser la chloroquine au plus vite car les patients n'ont pas le temps d'attendre, d'autant que (je l'ai déjà dit mais les médecins le confirment) l'efficacité de la chloroquine est avérée en début d'infection et quasiment nulle sur les cas graves (avec atteinte pulmonaire). A situation exceptionnelle, actions exceptionnelles. Mais le gouvernement ne sait sur quel pied danser et se lance dans une valse de décrets qui se contredisent du jour au lendemain. Bonjour la compétence !

A la prochaine,

Kitty