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Le blog de Kitty
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15 avril 2020

Coronavirus : incertitude et confinement - journal de bord - chapitre 9

Hello kittens,

Nous continuons nos "aventures en confinement". Drôles d'aventures qui se nichent dans un quotidien inhabituel qui dure...

Jour 31 : lundi 13 avril. On y est : cela fait un mois que nous sommes confinés ! Je devrais en être accablée, mais ce n'est pas le cas. Est-ce en raison de l'élan d'espérance suscité par la fête de Pâques ? Toujours est-il qu'après des semaines de stress et d'angoisse, je me tourne résolument vers l'avenir et la solidarité. D'abord la solidarité : je téléphone à la personne qui coordonne les couturières bénévoles pour les sur-blouses et propose mon aide. Elle me dit que près de 80 personnes se sont proposées dans tout le département et que tout est parti d'un don de tissu de la part d'une entreprise et la proposition de main d'oeuvre de la part d'ouvriers en chômage technique qui ont déjà commencé la confection, mais ils ne suffisent pas. Le plus étonnant, c'est qu'il n'y a pas d'association à l'origine de ce mouvement. La proposition a été transmise par les réseaux sociaux et suscité des volontaires. Il y a de quoi reprendre confiance dans l'être humain ! ^^ Bon, je ne sais pas encore si ma "candidature" va être retenue, mais j'ai bon espoir de pouvoir être utile à quelque chose... En attendant, je reprend la confection des masques en essayant d'optimiser ma fabrication (je ne sais pas si je réussirai à accélérer ma cadence...).

Cet après-midi, je me plonge dans une lecture si passionnante que je n'en émerge que pour faire un peu de rangement dans mon bureau et continuer la confection des masques. Au final, je termine un masque et finis de préparer les découpes pour le masque suivant. Arriverais-je donc à accélérer mon rythme ? Je n'en suis pas si sûre... Bon, si j'arrive à en faire un par jour, ce ne sera déjà pas si mal. Après tout, je ne suis pas une couturière professionnelle, mais bon, ça va me faire acquérir de l'expérience... (si seulement l'acquisition d'expérience était aussi utile que dans les jeux de rôles... ^^)

Jour 32 : mardi 14 avril. Aujourd'hui, je me partage entre la confection de masques (il semblerait bien que j'aie acquis ma vitesse de croisière : un masque par jour. Pas plus, pas moins.) le repassage et le ravaudage en regardant les nouvelles ou en priant (en alternance avec un peu de crochet : je continue mon projet long). Je m'accorde une grosse heure de jardinage (toujours ma bataille contre les ronces, et ce n'est toujours pas terminé !) après être allée jeter mes poubelles au tri sélectif (par chez nous, c'est apport volontaire, alors je dois me déplacer une fois par semaine car nous avons une capacité de stockage limitée. Heureusement qu'il y a un point d'apport dans la commune !). Et moins d'une heure après avoir terminé mon jardinage, le maire m'appelle pour me demander de passer à la mairie signer les registres des dernières délibérations. C'est pour être en règle, si on lui demande (sérieusement, il y a des gusses qui oseraient embêter le monde pour des questions de signatures en une période pareille !?). Bon, je comprends et obtempère. A la mairie, personne n'a de masque, mais la secrétaire et le maire ont des bureaux situés à bonne distance... ça doit pouvoir le faire. En même temps, je ne m'imagine pas avec un masque sur le nez des heures durant, fussent-ils confectionnés par mes mains. Au bout d'un moment, ça doit être étouffant. Je dis cela, parce que je suis bien contente de l'enlever quand je reviens des courses... Après avoir échangé quelques nouvelles (le voisin chez qui sont allés les pompiers a eu un accident domestique. Je n'ai pas voulu demander plus de détails... Déjà, c'est pas le covid...), je rentre à la maison et reprends mes activités interrompues (mon "travail jusqu'au soir", comme dit le psaume...^^).

Jour 33 : mercredi 15 avril. Comme j'attends le coup de téléphone de la "dame aux sur-blouses", je remets le moment de faire les courses à cet après-midi. En attendant, je continue mon repassage qui n'en finit pas et la confection des masques ainsi que le reste, comme hier. Pas de coup de fil. Tant pis, préfère faire les courses en début d'après-midi. Je laisse un message à la "dame" et j'y vais. Je croise beaucoup de voitures sur la route et me demande quelle va être l'affluence au magasin. En fait, ça n'a rien à voir, le magasin est peu fréquenté. Bon, ce devait être des gens qui partaient travailler... A l'intérieur, j'ai le bonheur de trouver (enfin !) de la solution antiseptique (pas d'alcool à 70° ni de gel hydroalcoolique en vue, mais c'est déjà ça). Par contre, le rayon couture a été "pillé de chez pillé", comme on dit : il n'y a plus d'élastique ni de ruban extra fort et le fil de coton est quasi-absent (ne restent que des bobines d'extra-fort extra cher) je me rabats sur une bobine de fil polyesther (encore dois-je me contenter du gris-clair car il n'y a plus de blanc...). Du côté des rayon alimentaires, les postes de pénurie sont peu nombreux, mais surprenants : le chocolat agrémenté de diverses garnitures présente des "trous énormes" tandis que les tablettes sans garnitures sont encore nombreuses, je prends la dernière boîte de saucisses-lentilles alors que les autres types de conserves ne présentent aucun signe de pénurie et pour finir, le spectacle le plus affligeant est le rayon pain de mie aussi vide qu'un désert de sel (oui, parce qu'un désert de sable, y'a de la vie dedans... ^^). A peine reste-t-il deux paquets de pain de mie différents qui se battent en duel ("c'est moi qu'elle va choisir!" - "Non, c'est moi !" ^^). Je choisis le pain de mie complet, qui a l'avantage d'avoir une indication de prix... Les courses s'achèvent sans autre incident. A la caisse, pas de bousculade, jai le temps de discuter avec la caissière, qui semble en avoir envie. Elle me montre toutes les précautions qu'elle doit prendre : laver ses gants et le tapis roulant entre chaque client... Je lui fait remarquer que la situation doit être assez stressante pour elle. Elle confirme, me dit qu'elle désinfecte tout ce qu'elle ramène chez elle. ça lui prend du temps, mais ça la rassure. Je confirme également qu'on a du mal à savoir si on prend assez de précautions pour se protéger et protéger nos proches. J'ai l'impression que ça lui fait du bien de se confier à quelqu'un qui partage ses inquiétudes. Personnellement, je me sens moins seule... En effet, arrivée à la maison et les courses à peine rentrées à la maison et mises de côté pour être rangées le lendemain (par précaution...), je dois "batailler" avec mon mari qui vient farfouiller dans les sacs sans précaution particulière... Je suis à deux doigts de lui faire une scène car la panique essaye de me submerger. J'y résiste à grand peine pour lui expliquer que mes précautions sont autant des gestes barrière contre l'épidémie que contre l'angoisse de la contamination et que j'avais besoin qu'il joue le jeu pour garder ma tranquilité d'esprit. Ouf ! J'espère qu'il jouera le jeu pour les prochaines courses...

Quand la tension s'est apaisée et que je raconte à mon mari les pénuries étranges du magasin, il me signale que nous sommes le sur-lendemain de l'allocution présidentielle (j'ai failli écrire : "allocation". De quoi ce lapsus est-il révélateur...? ^^) où celui-ci annonçait le prolongement du confinement. Mon mari suggère qu'à tous les coup, certaines personnes sont venues hier piller le magasin pour se confiner chez eux pendant un mois "genre bunker" ("le pain de mie, ça peut se congeler..." : la révélation de l'année ! ^^). Je rétorque que ce n'est pas si bête, vu que moins on sort de chez soi, moins on s'expose (mais j'aurais du mal à me passer de produits frais... C'est pour ça que je fais les courses chaque semaine... En plus, on n'a pas plus gros comme congélateur que deux pauvres étagères au-dessus du frigo : pas de quoi stocker pour un mois... quinze jours, à la rigueur...). Après avoir pris des nouvelles de mes parents (ils vont bien, tout va bien), j'en ai enfin de ma "dame aux sur-blouses". Livraison probable en début de semaine prochaine (la production a du mal à gérer l'afflux de bénévoles. C'est plutôt positif, comme nouvelle ! ^^). Et je reprends mon "travail jusqu'au soir"...

C'est tout pour le moment...

A la prochaine,

Kitty

 

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